ARGENTAT ( 19 CORREZE)

Patrimoine historique .

Installée dans la première plaine importante que la Dordogne rencontre depuis sa source, Argentat a prospéré en bénéficiant de la proximité d’une route protohistorique joignant l’Armorique à la Méditerranée et facilitant les échanges.

L’oppidum voisin du Puy du Tour, occupé dès l’âge du Bronze connaît un essor aux II°-I° siècles avant J.C, et s’avère indispensable à une bonne compréhension de l’antiquité de la ville.

A la période gallo-romaine, l’habitat quitte la hauteur et les gallo-romains s’organisent au sein d’un domaine foncier au statut important : la villa gallo-romaine de Longour.

Les temps mérovingiens témoignent de l’établissement d’un atelier monétaire tandis qu’au Moyen-âge la ville s’organise autour de son Eglise, “ prieuré et cure en ville murée”. Le protestantisme va se développer au sein de la population, les argentacois adoptant pour une grande partie la religion réformée. Henri de Navarre – le futur Henri IV – se repliant avec son armée après la défaite de Moncontour met 8 jours pour traverser la Dordogne – alors en crue … Il s’ensuit  au XVII° siècle une Contre Réforme catholique importante qui assure la création de trois couvents ( Récollets, Clarisses, Ursulines) dont les témoins architecturaux font partie intégrante de la ville.

Si Argentat est une citée aux développements multiples, elle est aussi un port, véritable centre de navigation de la Haute Dordogne. Depuis ses quais, maçonnés en 1844, les convois de gabares partaient quand les eaux étaient marchandes (c’est-à-dire favorables à la navigation) pour livrer leur cargaison de merrains et de carassonnes (douves de chêne pour les tonneaux  et échalas en châtaignier pour la vigne) à destination de Bergerac, Libourne, Bordeaux. Les gabariers vendaient leur marchandise, se débarrassaient de la gabare dans l’incapacité à remonter le cours du fleuve, “déchirée” comme simple bois de chauffage ou de clôture ; ils revenaient à pied au pays.

L’essor de la batellerie au  XIX° siècle a induit une économie prospère dont témoignent les maisons aux architectures ouvragées, aux encadrements de portes élaborés qui correspondent à un plein développement du centre urbain. C’est l’arrivée du train (1904) qui en concurrençant l’activité batelière va progressivement y mettre un terme (1928).

Parmi les grands personnages de la cité, le général Delmas, chef du bataillon des volontaires corréziens sur l’armée du Rhin, puis combattant dans le sillage de Bonaparte en Italie, est en désaccord avec celui-ci lors de la signature du concordat en 1801.Contraint à l’exil pendant 11 ans, il demande à réincorporer l’armée pour servir la Nation, ce qu’il fait effectivement mais il perd la vie à la bataille des Nations à Leipzig en 1813.

La Maison du Patrimoine est un espace muséographique dédié à l’histoire de la ville. Présentant des objets archéologiques issus de sites locaux, elle évoque de façon diachronique l’évolution de la cité. La batellerie est un thème développé notamment à partir d’une maquette et d’un film documentaire retraçant la restitution d’une gabare. Celle-ci est amarrée à quai et participe l’été à des animations sous forme démonstration de navigation.