P.. comme PORTS DE SOUILLAC (46-LOT)
Du temps de la navigation sur la Dordogne, Souillac possédait deux véritables ports : celui de Laroumet, situé de part et d'autre de l'emplacement actuel du pont passerelle de Cieurac et le port des Cuisines.
Souillac était une ville de transit et surtout le dernier port à la remonte. Le hameau des Cuisines faisait partie de la petite paroisse de St Etienne Lacombe qui domine la rivière, pas très loin du Pas du Raysse. Il subsiste encore quelques maisons maisons anciennes avec des linteaux datant de 1714 et de 1741. Curiosité du lieu,l'ensemble des maisons s'aligne parallèlement au chemin de halage dont on distingue entre très bien plusieurs tronçons.
Le port le plus important était celui des Cuisines situé à 3 kilomètres en aval de Souillac. Au port des Cuisines, étaient surtout entreposées les denrées indispensables à la consommation des clients du haut pays : poissons salés, produits coloniaux, sel qui était transporté dans de grandes barriques de bois assez importantes appelées " pipe" (ancienne mesure de Souillac : la pipe valait deux barriques- la barrique : 205,59 litres).
Pour les historiens, le port exista probablement dès le XIIIe siècle, du jour où le trafic du sel provenant de Libourne se fit avec régularité. Ce sel qui donna lieu à un impôt lourd pour les paysans, la gabelle.
Une fois arrivés au port des Cuisines, terminus de la remonte, les marchands faisaient partir les denrées par des transporteurs (les rouliers), en direction du Haut-QuercyHaut-Quercy, du Bas Limousin et de l' Auvergne. Ce commerce fluvial,dont celui du sel, permit à Souillac de prendre une certaine expansion. Essor économique qui durera jusque dans la moitié du XIXe siècle.
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Mais pourquoi ce nom de Cuisines ? Les "bateliers" faisaient étape le plus souvent près d'un gué où ils installaient campement et cuisines : de là l'appellation du quartier de la route de Sarlat : le lieu dit des Cuisines lorsqu'ils passaient par Souillac. L'extrait de la carte de Cassini montre bien la dénomination " La Cuisine" ce qui tendrait à démontrer que c'est bien à cet endroit que les gabariers prenaient leurs repas
Quant au " Port de Lanzac", sur la commune de Souillac (!), il faut savoir que cette appelation correspondait à un gué sur la grande-route de Limoges à Toulouse avec un bac lorsque les eaux permettaient la traversée. C'est à cet endroit que Louis Vicat construira un pont qui enjambe la Dordogne après avoir inventé le procédé de chaux hydraulique dont la prise est réalisable en milieu humide. Technique révolutionnaire dans la construction des ponts en maçonnerie et d'une manière générale toute édification en contact avec l'eau. ( ci-dessous le Pont de Souillac avec la cale du bac de Lanzac)
Source : Les Amis du Vieux Souillac, " Carnets de notes du Lot" sous la direction de Michelle Chauveau, "Souillac sur Dordogne" par Guy Maynard Ed. Dorami.