LES CRÊPES PERIGOURDINES ......
Dans notre série culinaire ... Odilon notre Héron nous a trouvé cette recette de crêpes qui bien sur ne pouvaient manquer de vous intéresser en ce jour de la Chandeleur. Ces lignes sont extraites du livre de " La Mazille " La Bonne Cuisine du Périgord", Ed. Flammarion ( 1ère édition 1929, réédition 1999)
" Comme partout , on aime à faire les crêpes en Dordogne, et dans le cours de l'année, il se présente a tout moment des occasion pour en faire.
Il y a la Chandeleur, le Carnaval, le m oment des foins, des moissons, les frairies ( on appelle frairie la fête votive ou patronale du pays), les réunions de parents. Bref, à chaque instant vous parvient de la métairie une bonne odeur de crêpe rissolée? On en fait de plusieurs sortes, selon les cas.
Il y a les crêpes à l'anis pour les invités, les crêpes frisées ou dentelées pour les enfants ; il y a encore, pour se nourrir, les " Jacques", qui sont tantôt des crêpes au pain et tantôt des crêpes aux pommes, et il y a enfin les crêpes salées.
Aussi pour faire autant de crêpes que cela il faut être outillé ! Il y a donc une poële et cette poële a une queue immense ! Elle repose sur un trépied installé dans l'âtre, après la crémaillère. Et pendant que la crêpe rissole, la cuisinière attache la longue queue de la poël à un fil de plomb qui tient lui même à la cheminée. Système taylor rustique, oh combien !
De la sorte, la brave femme n'est pas obligée de se rôtir constamment le visage à la flamme. Elle peut se retourner quelques instants, quand ce ne serait que pour donner une tape au chat voleur !
Nous avons aussi relevé dans la publication du Bournat " Moeurs et coutumes dans un Canton du Périgord " La Chandeleur :
"C'est la " bonne dame crépière" ; à un des deux repas,le plus souvent à celui du soir, on fait cuire des crêpes. C'est une pâte claire, à l'eau, frite dans la poële enduite d'huile.
Le repas ce jour là, se composera de la soupe et des crêpes car on en fait de grandes piles. La première crêpe est tournée par la maîtresse de maison qui tient une pièce d'argent dans sa main. Au deuxième tour, pièce et crêpe sont envoyées sur l'armoire et on a la certitude d'être riche tout au long de l'année. Chacun doit faire sa crêpe, et pour la retourner, tous n'ont pas le coup de main expert. Certains, maladroitement, la laissent choir à terre, ou sur le bord de la poële loù elle se coupe en deux ; alors tout le monde rit et le malchanceux, tout confus, cherche à faire bonne contenance sous les plaisanteries.
C'est grave, quand une jeune fille tourne mal sa crêpe : " elle n'est pas bonne à marier" s'empressent de dire les mauvaises langues."
Source : Danielle Lavaud-Ribette : " Moeurs et coutumes dans un canton du Périgord " Editions Le Bournat.
Le village de Cadouin , photo studio Plume et eau