BORT-LES-ORGUES : L'INDUSTRIE DU CUIR D'ANTAN ( 19 CORREZE)

La rivière Dordogne a attiré depuis des siècles des tanneurs à Bort-les-Orgues qui utilisaient directement le lit de la rivière pour " tremper" leurs peaux.

Cette activité bénéficiait d'une importante main-d'oeuvre dans la vallée, et l'arrivée en 1882 du chemin de fer ouvrira une nouvelle ère de prospérité pour les tanneries qui vont pouvoir faire transporter leurs peaux plus rapidement.

Au début du  XXème siècle, il  en existait encore une centaine qui tannaient le cuir et aussi fabriquaient les galoches ( ancêtres de la chaussure, elles avaient la semelle en bois et le dessus en cuir).Il y avait alors les Maisons Audebert, Juillard, Meneyrol, Brun. Fondé en 1888 par Gustave Brun, le premier atelier était installé à la Font-Grande, un peu en dessous du pont actuel. Puis une fabrique de galoches fut annexée et un magasin fut ouvert dans la " Grand'rue".

Ce fut peu avant la guerre de 1914, que Messieurs Brun et Guillard, Ingénieurs  de l' Ecole de Tannerie de Lyon vont donner un essor particulier à l'affaire ce sera alors l'essor des " Tanneries de Bort". Tout d'abord installée avenue Victor Hugo, en 1925 elle fut transportée en dehors de la cité au quartier des Nadauds. La grande dépression de 1929 aura des conséquences sur les tanneries qui vont devoir trouver de nouveaux produits et de nouveaux débouchés.

( Photo des Tanneries de Bort, avec l'aimable autorisation de 

http://auguste.hurgon.pagesperso-orange.fr/

Le tannage au chrome vient s'ajouter au tannage végétal, et le cuir à dessus de chaussures, en particulier le box-calf, prend le droit de cité. Vers 1930 va venir s'y ajouter la production de trépointes ( bandes de cuir végétal permettant la liaison de la semelle et du dessus de chaussure)  .En 1932 Gustave Brun va créer une nouvelle maroquinerie de la marque S.O.C.O qui s'ajoutera aux autres sociétés faisant de Bort-les-Orgues " La Cité du Cuir".

Après la guerre, dans les années 1950 les nouveaux standards de la mode, les consommateurs qui souhaitent des nouveautés, ce sera l'essor de la matière synthétique plus facile à travailler que le cuir, mais les tanneries vont commencer à décliner la concurrence aidant. Le salut viendra de la Société Le Tanneur qui reprendra les tanneries ayant survécu et continuera la marque S.O.C.O qui est devenue célèbre avec la ligne emblématique " San Francisco". La ville de Bort-les-Orgues fabrique toujours dans ses usines les produits " Le Tanneur" qui sont connus dans le monde entier.

( source : Bort-les-Orgues, Histoire et tourisme, OTSI du pays de Bort-Artense, Editions Gerbert, Aurillac 1985)

En 1996 fut inauguré " Le Musée de la Tannerie" fondé par des bénévoles qui porte témoignage de mémoire du travail de tanneur et leur rendre ainsi hommage. ( http://www.musee-du-cuir.com) ne manquez pas de vous rendre sur leur site.

(Planche extraite de l' encyclopédie de Diderot : tanneur : travail des fosses) 

A voir aussi pour d'autres renseignements : http://www.carnetdebort.org

Comments

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un dur travail....mine de rien.... !! une tannerie par ici ne sais d'ailleurs si elle existe encore... les peaux de moutons passaient par là-bas ....quand on en voulait une...il fut un temps...

[CricriCat]

Merci Rolande pour tes gentils mots laissés chez moi. Très intéressant ton billet. Je connais un peu Bort-les-Orgues. C'est une belle région. Bonne soirée. A bientôt. Bisous. Cricri

[Zoé de Gavin]

Bonsoir Rolande

C'est toujours un régal et une évasion instructive chez toi

Ces liens sont bien interessants

Bisous

Zoé de Gavin

[bellestlavie]

...une belle histoire .. mais j'espère que cela n'a pas trop abimé depuis ces années, cette rivière avec ce travail oh!combien difficile je le reconnais..et moi qui n'habite pas du tout ces lieux, je découvre..;-)))

[Pascal]

Bonjour Rolande,

Voyez comme on peut être ignorant, je n'habite pas très loin de Bort-les-Orgues, j'y suis passé à plusieurs reprises, et j'ignorais sont lien historique avec les tanneries.

Il est vrai que tout le tourisme de la ville est basé sur le barrage.

Grace à vous, à l'occasion d'une sortie ou d'un passage, je prendrai le temps de m'intéresser à cette ancienne industrie.

Il faut dire aussi que votre reportage est très bien fait et attise la curiosité.

Bon dimanche