LES MEULIÈRES DE MONESTIER PORT DIEU (19 CORRÈZE)
Souvent on trouve un nombre incalculable de livres et autres articles sur les moulins à eau et à vent. Seulement on attache moins d’importance à ce qui est au centre de celui-ci, les meules et encore moins à leur provenance. Sur les bords de la Dordogne, jadis, on exploitait des meules à grains, outils indispensables à la réalisation de cette farine et surtout au pain que vénèrent les Français.
Cette activité s’est arrêtée au 19 ème siècle à Monestier-Port-Dieu, situé sur un coteau dominant les Gorges de la Dordogne ainsi qu’à Estréture (village disparu sous les eaux du barrage de Bort les Orgues) situé lui près de la rivière.
Pendant plusieurs siècles, la principale industrie extractive a été l’exploitation de ses grès houillers, à la fois pour les meules et la pierre à bâtir. Exploitations encore très importantes au XIXème siècle (1837), puisqu’elles interfèrent dans le choix du tracé de la future ligne de chemin de fer n° 27, Eygurande-Bort. Dans la seconde moitié du XIXème siècle, un dénommé Joseph Rigal, tailleur de pierres, habitant celle-ci, prend toujours les commandes de meules des communes avoisinantes.
C’est en partie basse de la colline, que l’on trouve les plus beaux vestiges, les meules en place ne sont visibles quand période d’étiage, au raz du plan d’eau (attention aux chutes et à la noyade).
Illustration : Une meule monolithe en place, en position verticale et un fantôme d’extraction est visible juste au-dessus. Il est fort probable qu’à la construction du barrage et avant sa mise en eau, après la fin de la seconde guerre mondiale, que de nombreux vestiges ont été détruits et noyés.
Ces meules ont certainement été diffusées plus largement que l’on ne pense, à l’aide des gabarres, qui descendaient le fleuve jusqu’à Bordeaux.
André Guillin
Bibliographie
1) : Les époques géologiques de l’Auvergne, par Henri Lecoq, 1867, page 167.
2) : La grande encyclopédie inventaire raisonné des sciences, des lettres et des arts par une société de savants et de gents de lettre, 1885, page 1076.
3) : Les rapports du préfet et les délibérations du conseil général de Corrèze, 1837, page 36.
4) : Monographie de Monestier-Port-Dieu « regards sur le passé d’une commune de Hte Corrèze », par Jacqueline Dusart, page 111, juin 1995. Les amis de Port-Dieu.
5) Site : http://meuliere.ish-lyon.cnrs.fr/php/bdd.php.
Nous remercions vivement André Guillin qui nous a communiqué ce texte intéressant ainsi que les photos l'illustrant, et nous sommes heureux de le compter parmi les amis d' Odilon.