LA ROUTE DES CANONS EN PERIGORD
Dès les débuts de son règne, Louis XIV demanda à Colbert de procéder à une remise en ordre de la Marine qui en 1661 ne comporte que quelques galères, 11 vaisseaux armés et 8 autres désarmés.
C'est en 1666 que Colbert va créer l' Arsenal de Rochefort sur la façade atlantique avec Brest, et ce sera Toulon sur les bords de la méditerranée.
L'Arsenal de Rochefort va devenir le plus important et 166 navires y seront construits ; la volonté du Roi Louis XIV étant que la marine du royaume de France soit la première du monde.
Mais construire les vaisseaux exige des approvisionnements et c'est ainsi que le Perigord va devoir faire de gros efforts pour fabriquer des canons équipant les vaisseaux..
Les forges dites du sud, sont par ordre d'importance : les forges d'Auberoche et d'Ans, Plazac, la forge basse du Bugue, Gaurenne, La Vaure, qui pour point commun d'être équipées de plusieurs fourneaux, et d'autres forges à un fourneau.
Leur production est acheminée sur la Vézère jusqu'au port du Moustier. Mais nombre de forges étant l'intérieur des terres devaient voiturer les canons sur les routes et chemins à l'aide de boeufs.
Il existait trois routes pour la voiture des canons :
La route Auberoche-Le Bugue 42 kms
La route Auberoche-Le Moustier 40 kms
La route Ans-Le Moustier 34 kms
Il s'agissait très souvent de chemins ravinés, cahoteux, il était fréquent que les charrettes restent embourbées et versent. C'est au Port du Moustier que l'on embarquait les canons, mortiers, bombes des Forges d' Ans, de Plazac venant de la haute Vézère, les bateliers du Bugue chargeant au port du Moustier et par la rivière Dordogne de les convoyer jusqu'à Libourne.
Depuis le Moustier la descente était de 166 kms jusqu'à Libourne et 65 kms pour aller de Libourne à Bordeaux. Le trajet durait 3 ou 4 jours selon le chargement, la hauteur d'eau et la force du courant.
Source : La Route des Canons en Perigord au XVII et XVIIIème siècles de Mr Lucien Queyrol, Edition de la Société d' Art et d' Histoire de Sarlat et du Perigord noir et le Cercle de Recherche des fonderies du Pays d'Ans, Conseil Général de la Dordogne.